Le « Bisou » de Trop
tamazirtpress
Avec cette affaire d’adolescents mis en détention à cause d’une embrassade jugée comme une atteinte à la pudeur publique, notre pays vient conforter l’image d’une société qui vire plutôt vers les restrictions des libertés individuelles, et qui nuit à sa vocation de société de tolérance et d’ouverture
Une affaire qui aurait pu être traitée discrètement dans le cadre de la famille et de l’école est devenue une affaire de droit commun. Et pourtant, si on se réfère à notre nouvelle constitution, et notamment à l’article 24 qui garantit le droit à la protection de la vie privée, c’est l’organisation qui a porté plainte qui devrait être poursuivie et non le contraire. Il s’agit bel et bien d’une communication privée qui a été violée
Sur le plan de l’interprétation des textes de loi régissant les libertés et droits fondamentaux, il s’agit là d’une lecture plutôt rétrograde. Nous sommes aujourd’hui interpellés en tant que législateurs pour mettre nos lois en phase avec l’esprit démocratique de la nouvelle constitution
En attendant, c’est le risque de voir demain de simples citoyens se faire arrêter à cause de bises échangées en guise de salutations, car personne n’est venue nous expliquer quand commence l’atteinte à la pudeur publique
Anass DOUKKALI
Député, membre du Bureau politique du PPS